
3 exercices d’écriture créative inspirants
Que vous soyez novice ou confirmé, c’est toujours très stimulant de s’entraîner à écrire. En plus de passer un bon moment (ce qui est toujours l’essentiel avec l’écriture), c’est l’occasion idéale de progresser, d’apprivoiser les mots et d’affuter votre style. Si le manque d’inspiration vous tenaille, ces exercices sont également un excellent moyen de relâcher la pression et de trouver l’inspiration.
Avec ces exercices un seul mot d’ordre : s’amuser !
Tous ces exercices sont testés et approuvés par des écrivains novices et confirmés, de quoi vous convaincre de les expérimenter 😉
1. Raconter votre journée.
Et si vous preniez des notes de vos journées pendant une semaine ? Du lever au coucher, sans rédiger, avec pour objectif de noter chaque ressenti et événement de la journée.
7 jours plus tard, muni de votre carnet ou de votre téléphone, place à la partie la plus amusante. C’est le moment d’écrire avec plus de précision la semaine. Parler de vos sentiments, du temps qu’il a fait, mettre l’accent sur des petits détails du quotidien et décrire les endroits que vous avez pu voir.
C’est un excellent moyen de t’entraîner à la description. Se baser sur des faits réels, sans être obligé de faire fonctionner l’imagination permet de se concentrer sur les mots et de prendre le temps d’étoffer son vocabulaire.
Une semaine peut paraître longue, vous pouvez aménager cet exercice en ne décrivant qu’une journée ou quelques jours, à vous de voir !
Exercice similaire : décrire un lieu. Cuisine, jardin, parc, café, et si vous racontiez leurs histoires ?
2. Décrire un inconnu
À moins que vous ne viviez en ermite, il vous arrive très certainement de vous promener dans la rue, de flâner dans les boutiques, de prendre les transports en commun, ou tout simplement de vous rendre au travail ou à l’école. Des sorties quotidiennes qui vous amènent forcément à croiser des gens. Des inconnus qui, comme vous, ont une vie bien remplie.
Vous avez probablement déjà dû croiser une personne assise sous un abribus pianotant dangereusement sur son téléphone d’un air contrarié. Et vous avez déjà dû essayer d’imaginer la raison de sa contrariété. Un rendez-vous amoureux annulé, un mari (ou une épouse) qui a oublié de faire les courses ou encore oublié de payer la dernière facture de téléphone et essaie de rectifier le tir.
Et si vous faisiez de même ? Choisissez une personne au hasard pour lui inventer une vie ! Son métier, sa famille, ce qu’elle aime et déteste, ce qu’elle ressent, ses goûts musicaux… Si cette personne a une femme ou un mari, pourquoi ne pas inventer sa vie aussi ? Leur rencontre, et s’ils ont des enfants.
Cet exercice est un bon entraînement pour apprendre à façonner un personnage et va probablement éveiller votre imagination. Peut-être le prélude d’un protagoniste ?
3. Raconter une histoire
Cet exercice nécessite une petite préparation. L’idée est de vous rendre dans une librairie et de choisir un livre au hasard afin d’y piocher une phrase. Pour ne pas être influencé par le titre et la couverture, il est possible de demander à un proche ou à un ami de le faire pour vous. De cette phrase, inventez une histoire. Elle peut être le début de quelque chose, la fin ou le milieu.
Le but n’est pas d’écrire 300 pages, mais suffisamment pour que la phrase s’intègre dans une réelle histoire (3-4 pages me semblent très bien).
BONUS. L’histoire de Sirius le ficus.
Je me suis prêtée à l’exercice. Pour cela, je me suis simplement inspirée d’une plante qui trône sur mon bureau. 🙂
Sirius le ficus règne en maître sur un bureau. Il est aux premières loges de tout le va-et-vient dans un petit appartement nantais. Une vraie force tranquille dans son pot en terre cuite. Pourtant, il n’était pas destiné à en arriver là, à ne devenir qu’une plante d’intérieur. Il avait des projets, une femme et des enfants, et vivait dans un quartier exclusivement composé de ficus. Son arrosage était régulier, doux, soigné. Ses enfants grandissaient avec grâce, sa femme était radieuse.
Un surplus d’arrosage a tout fait basculer. Sirius a tout perdu. D’abord Gaby, sa fille, aux feuilles si vertes, aux petites pousses si prometteuses. Elle s’est lentement noyée, sans que personne ne réagisse, face à l’impuissance de Sirius et de sa femme Josy. Très rapidement, Simon, leur fils, a attrapé les mêmes symptômes. Josy aussi.
Devenu veuf, Sirius est devenu indésirable dans le quartier. Mort de chagrin, il s’est résigné à aller vivre chez l’Homme. Il les déteste. Il aurait tellement voulu partir à la recherche de celui qui tenait l’arrosoir et versé trop d’eau. Mais il n’a pas d’autre choix, il a besoin de soins pour ne pas dépérir à son tour.
Les débuts n’ont pas été facile. Il n’a pas toujours été sur ce bureau, mais sur une petite table en compagnie d’Édouard, l’aloé vera, et Anémone la piléa. Il a détesté devoir répondre à toutes leurs questions, surtout de la part d’Anémone, une vraie pipelette. Édouard était plus discret, bien que de plus en plus envahissant. Et puis Anémone est décédée, un jour de forte chaleur. Un jour où tout le monde était rassemblé dans la cuisine, dans l’attente du retour de la maîtresse de maison. Anémone n’a pas été la seule à quitter l’appartement à cette période. Josette, Gus et Jack n’ont pas survécu. Cette expérience les a soudés. Il a pu faire la rencontre de Susie la monstera, qui vivait dans une autre pièce, tisser des liens avec Barnabé et son exceptionnel sens de l’humour. Ils devenaient une famille.
L’humaine chez qui il habite est attentionnée, toujours à parler, à rire. Sirius la voit cuisiner, chanter, danser et lire. Elle prend soin de lui et de tous les autres. Des petits nouveaux arrivent régulièrement, mais personne n’est sur le bureau avec lui. Flatté de cette attention particulière, il est parfois triste d’être si loin des autres. Seul Barnabé est près de lui, à côté du bureau. Il ne compte plus les heures de fous rire et de discussions. Oh, ils ne parlent pas uniquement de la pluie et du beau temps ! Des sujets plus sérieux sont au cœur de leurs préoccupations : la meilleure composition du terreau en tête de liste.
